vendredi 17 octobre 2014

L'outback et ses rencontres (26 au 29 juillet 2014)


Au soir de notre première journée de conduite dans l’outback, nous nous arrêtons à Hughenden, petit village qui essaye d’attirer les touristes avec une immense sculpture (en plastique) de dinosaure et un squelette de dinosaure reconstitué avec de vieux outils métalliques (ça ne vaut pas un détour, mais intéressant à voir si on est là) : la région s’enorgueillit de quelques fossiles et ossements préhistoriques.
 
Alors que nous déambulons dans les rues pour nous dégourdir les jambes, nous sommes attirés par de la lumière et de la musique au loin. Curieux, nous allons voir… Et nous tombons sur un concours local de chanteurs de country ! Soirée improbable à écouter ces autochtones au chapeau de cow-boy, bottes en cuir et gilets à franges, avec guitare à la main. Certains membres de l’assemblée esquissent même quelques pas de danse. La dame de l’accueil est ravie de voir deux touristes égarés là, et s’essaye même à quelques mots de français. Super moment, avec un retour sous un magnifique ciel étoilé jusqu’au camping !


L’aube du deuxième jour se lève sur une longue journée de route. Le paysage devient encore plus aride, on sent que la sécheresse sévit.
Nous croisons régulièrement des « road trains », camions de plus de cinquante mètres de long tirant trois (voire quatre !) remorques derrière eux. Mon cher et tendre, au volant, ne fait pas le malin quand il s’agit de les dépasser. C’est qu’ils sont gros, ces monstres de métal ! Et la dernière remorque a une fâcheuse tendance à se balader un peu sur la route à cause du vent… Gloups !

Un road train
 
Pause déjeuner à Cloncurry, sur une aire ombragée près de l’office de tourisme. En allant acheter une ou deux cartes postales, nous sommes interpellés par une photographie d’un lac aux eaux turquoises. Intriguant au vu de l’aridité des alentours… Nous demandons plus de renseignements à l’hôtesse, là encore ravie de voir deux étrangers s’intéresser aux curiosités locales. Et voici qu’elle nous explique l’histoire de Mary Kathleen, ancienne ville près de la mine d’uranium voisine, et qui a été complètement démontée à la fermeture de la mine il y a plus de vingt ans. Le lac recouvre la mine depuis.
Un habitant se mêle à la conversation, jauge notre camping-car du regard, puis nous explique qu’on peut essayer de visiter les lieux, mais qu’on n’arrivera pas jusqu’à la mine… Bon, je vous passe le reste de la conversation (surtout qu’on n’a pas pu y aller, route en trop mauvais état) mais cet épisode nous a montré à quel point ces gens sont ouverts et chaleureux…

Pour notre deuxième nuit dans l’arrière-pays, nous nous arrêtons sur une aire gratuite le long de la route, près d’Avon Downs (petit hameau sans rien de remarquable). L’endroit est agréable et ombragé (impressionnant d’ailleurs vu le peu d’arbres de la région) et nos voisins charmants. L’aire est en effet pleine de retraités qui profitent de leurs vieux jours sur la route, visitant tranquillement leur pays avec leur caravane. Ils se promènent d’aire en aire et font seulement une centaine de kilomètres par jour. À ce rythme, certains sont partis depuis plus d’un an (voire deux ou trois)… Le rêve !
De ce que nous avons pu voir, certains  sont des gens adorables, contents de voir des Parisiens (c’est fou de voir le nombre d’Australiens retraités ayant visité Paris !). À peine installés pour la nuit, il se trouve toujours un ou deux retraités pour venir papoter et nous donner plein d’infos et de bons plans sur la route à venir. Super sympa, et beaucoup plus convivial que les campings où chacun reste dans son coin.
Ces soirées en plein milieu de nulle part à discuter avec des Australiens sous un magnifique ciel étoilé resteront un très bon souvenir de ce voyage.

Notre "petit" camion, caché dans les arbres de l'aire d'Avon Downs

Le dernier jour de traversée est une journée à rallonge. Nous voulions dormir une fois de plus sur une aire gratuite, mais l’application smartphone qui nous guide sur ce point cafouille un peu. Bilan : deux fausses pistes d’aire gratuite (qui n’existaient pas vraiment) et donc 150 km de plus au compteur que prévu. Dur dur… Surtout que nous ne nous sommes posés qu’après la tombée de la nuit et que conduire au crépuscule est là-bas une très mauvaise idée. C’est l’heure de pointe chez les kangourous, qui ont la fâcheuse tendance de traverser la route n’importe quand (y compris devant les voitures).
Pas de kangourous écrasés pour nous ce soir-là, ouf, mais on est quand même heureux quand vient le moment de couper le contact. 880 km franchis en 10h, notre record ! Et surtout une journée de voyage gagnée puisque nous ne sommes plus qu’à une quarantaine de kilomètres de Mataranka et donc moins de cent kilomètres des parcs de la pointe nord… Chouette !!

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