Au soir de notre première journée de conduite
dans l’outback, nous nous arrêtons à Hughenden, petit village qui essaye
d’attirer les touristes avec une immense sculpture (en plastique) de dinosaure
et un squelette de dinosaure reconstitué avec de vieux outils métalliques (ça
ne vaut pas un détour, mais intéressant à voir si on est là) : la région
s’enorgueillit de quelques fossiles et ossements préhistoriques.
Alors que nous déambulons dans les rues pour
nous dégourdir les jambes, nous sommes attirés par de la lumière et de la
musique au loin. Curieux, nous allons voir… Et nous tombons sur un concours
local de chanteurs de country ! Soirée improbable à écouter ces
autochtones au chapeau de cow-boy, bottes en cuir et gilets à franges, avec
guitare à la main. Certains membres de l’assemblée esquissent même quelques pas
de danse. La dame de l’accueil est ravie de voir deux touristes égarés là, et
s’essaye même à quelques mots de français. Super moment, avec un retour sous un
magnifique ciel étoilé jusqu’au camping !
L’aube du deuxième jour se lève sur une longue
journée de route. Le paysage devient encore plus aride, on sent que la
sécheresse sévit.
Nous croisons régulièrement des « road
trains », camions de plus de cinquante mètres de long tirant trois (voire
quatre !) remorques derrière eux. Mon cher et tendre, au volant, ne fait
pas le malin quand il s’agit de les dépasser. C’est qu’ils sont gros, ces
monstres de métal ! Et la dernière remorque a une fâcheuse tendance à se
balader un peu sur la route à cause du vent… Gloups !
Un road train |
Pause déjeuner à Cloncurry, sur une aire
ombragée près de l’office de tourisme. En allant acheter une ou deux cartes
postales, nous sommes interpellés par une photographie d’un lac aux eaux
turquoises. Intriguant au vu de l’aridité des alentours… Nous demandons plus de
renseignements à l’hôtesse, là encore ravie de voir deux étrangers s’intéresser
aux curiosités locales. Et voici qu’elle nous explique l’histoire de Mary
Kathleen, ancienne ville près de la mine d’uranium voisine, et qui a été
complètement démontée à la fermeture de la mine il y a plus de vingt ans. Le
lac recouvre la mine depuis.
Un habitant se mêle à la conversation, jauge
notre camping-car du regard, puis nous explique qu’on peut essayer de visiter
les lieux, mais qu’on n’arrivera pas jusqu’à la mine… Bon, je vous passe le
reste de la conversation (surtout qu’on n’a pas pu y aller, route en trop
mauvais état) mais cet épisode nous a montré à quel point ces gens sont ouverts
et chaleureux…
Pour notre deuxième nuit dans l’arrière-pays,
nous nous arrêtons sur une aire gratuite le long de la route, près d’Avon Downs
(petit hameau sans rien de remarquable). L’endroit est agréable et ombragé
(impressionnant d’ailleurs vu le peu d’arbres de la région) et nos voisins charmants.
L’aire est en effet pleine de retraités qui profitent de leurs vieux jours sur
la route, visitant tranquillement leur pays avec leur caravane. Ils se
promènent d’aire en aire et font seulement une centaine de kilomètres par jour.
À ce rythme, certains sont partis depuis plus d’un an (voire deux ou trois)… Le
rêve !
De ce que nous avons pu voir, certains sont des gens adorables, contents de voir des
Parisiens (c’est fou de voir le nombre d’Australiens retraités ayant visité
Paris !). À peine installés pour la nuit, il se trouve toujours un ou deux
retraités pour venir papoter et nous donner plein d’infos et de bons plans sur
la route à venir. Super sympa, et beaucoup plus convivial que les campings où
chacun reste dans son coin.
Ces soirées en plein milieu de nulle part à
discuter avec des Australiens sous un magnifique ciel étoilé resteront un très
bon souvenir de ce voyage.
Notre "petit" camion, caché dans les arbres de l'aire d'Avon Downs |
Le dernier jour de traversée est une journée à
rallonge. Nous voulions dormir une fois de plus sur une aire gratuite, mais l’application
smartphone qui nous guide sur ce point cafouille un peu. Bilan : deux
fausses pistes d’aire gratuite (qui n’existaient pas vraiment) et donc 150 km
de plus au compteur que prévu. Dur dur… Surtout que nous ne nous sommes posés
qu’après la tombée de la nuit et que conduire au crépuscule est là-bas une très
mauvaise idée. C’est l’heure de pointe chez les kangourous, qui ont la fâcheuse
tendance de traverser la route n’importe quand (y compris devant les voitures).
Pas de kangourous écrasés pour nous ce
soir-là, ouf, mais on est quand même heureux quand vient le moment de couper le
contact. 880 km franchis en 10h, notre record ! Et surtout une journée de
voyage gagnée puisque nous ne sommes plus qu’à une quarantaine de kilomètres de
Mataranka et donc moins de cent kilomètres des parcs de la pointe nord…
Chouette !!
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