vendredi 31 octobre 2014

Encore des termites (30 juillet 2014)


Direction le parc de Litchfield, à une centaine de kilomètres de Darwin. En chemin, petite halte pour admirer les curiosités animalières locales : des termitières. Rien de nouveau, me diront ceux qui ont lu mon article sur l’outback. Certes… Sauf qu’ici, les termitières relèguent celles du désert au rang de mottes de terre.
Ici, les termites construisent des immenses forteresses de 6 ou 7 mètres de haut ! Des termitières cathédrales, comme les appellent si justement les Australiens. Impressionnant ! (du coup, on jouera les blasés ensuite en recroisant dans l’outback des termitières de deux mètres…) Surtout que ces constructions sont absolument gigantesques, vue la taille de la bestiole de départ, à peine plus grosse qu’une fourmi !

Une termitière cathédrale

Une autre espèce de termites s’est quant à elle installée dans les terrains marécageux voisins pour construire des termitières magnétiques. Elles ressemblent à des pierres tombales, d’environ trente centimètres d’épaisseur sur deux/trois mètres de haut… Et sont toutes orientées de la même façon, pour recevoir un maximum d’exposition et sécher plus vite après une inondation.
Il y en a tellement qu’on se croirait dans un champ de menhirs de Carnac !

Un champ de termitières magnétiques

Le parc de Nitmiluk (29 juillet 2014)


Nitmiluk est un parc national près de Katherine, célèbre notamment pour son enfilade de treize gorges au fond desquelles coule la Katherine River.
Plusieurs options s’offrent au visiteur pour découvrir cette merveille…
Les randonneurs partiront avec tente et sac à dos se balader sur les hauteurs : une longue piste serpente en haut de la gorge et bifurque régulièrement pour descendre jusqu’à la rivière. Il faut plusieurs jours pour arriver jusqu’à la dernière gorge, mais le spectacle semble en valoir la peine ! Pas le temps, hélas, ni le matériel. Nous ne ferons qu’une petite promenade jusqu’à la première gorge, le temps d’admirer le panorama (et de dégouliner des pieds à la tête… pour le coup, l’hiver est oublié, il fait plus de 30 degrés ici !)


Deuxième possibilité : louer un kayak et remonter les gorges. 
 
Il y a des courageux, si, si...
Très peu pour nous : déjà qu’en temps normal, je ne suis pas très douée pour les changements de direction (au grand dam que mon cher et tendre, peu patient avec sa femme), mais en plus, des petites bêbêtes peu sympathiques trainent dans l’eau…

A freshwater crocodile
Je vous entends déjà pousser des cris d’effroi… Je vous rassure de suite, ces crocos-là ne sont pas dangereux (d’après les locaux) : ce sont des crocodiles d’eau douce, d’à peine deux ou trois mètres (à peine… ah… ils sont déjà bien grands, je vous assure !à), et ils n’attaquent pas l’homme.
Bon, vous comprendrez aisément qu’on n’a pas eu très envie de louer un kayak !

 
Nous avons joué les touristes fainéants en choisissant l’option la plus tranquille (la plus chère aussi) : une croisière sur un petit bateau à fond plat qui nous fait découvrir les deux premières gorges. Deux heures de balade le long de la Katherine River au milieu d’impressionnantes murailles de pierre rouge… Magnifique ! 

 Arrivés au fond de la première gorge, tout le monde descend. Nous sommes pendant le « dry », la saison sèche. La rivière est au plus bas (par moment, le fond du bateau effleure même quelques rochers habituellement recouverts) et l’eau glisse entre les blocs de pierre qui séparent les différentes gorges. Impossible de passer en bateau. 
Nous crapahutons donc sur quelques centaines de mètre le long des rochers, avant d’embarquer dans un second bateau de l’autre côté pour voir la deuxième gorge, tout aussi splendide que la première.
 

Notre guide/capitaine nous explique que pendant le « wet », la saison des pluies, le niveau de la rivière monte de plusieurs mètres. Les gorges sont alors reliées entre elles par des cascades et des rapides tumultueux. La navigation devient impossible, et le parc est d’ailleurs régulièrement fermé… D’autant que des crocodiles d’eau salée (très dangereux eux) peuvent venir s’installer dans la rivière (gloups, décidément, pas question de mouiller un doigt de pied, sait-on jamais !).
Encore plus impressionnant, il arrive parfois que la rivière atteigne le haut de la gorge (à plus d’une dizaine de mètres au-dessus du niveau du dry, tout de même). Dans ces cas-là, la région est inondée. C’est ainsi qu’il y a quelques années, la ville voisine de Katherine s’est retrouvée sous les eaux, avec des crocodiles qui se baignaient en pleine rue !


Magnifique moment en tout cas, une de nos plus belles journées en Australie, même si nous avons été un peu frustrés de ne voir que les premières gorges…





vendredi 17 octobre 2014

L'outback et ses rencontres (26 au 29 juillet 2014)


Au soir de notre première journée de conduite dans l’outback, nous nous arrêtons à Hughenden, petit village qui essaye d’attirer les touristes avec une immense sculpture (en plastique) de dinosaure et un squelette de dinosaure reconstitué avec de vieux outils métalliques (ça ne vaut pas un détour, mais intéressant à voir si on est là) : la région s’enorgueillit de quelques fossiles et ossements préhistoriques.
 
Alors que nous déambulons dans les rues pour nous dégourdir les jambes, nous sommes attirés par de la lumière et de la musique au loin. Curieux, nous allons voir… Et nous tombons sur un concours local de chanteurs de country ! Soirée improbable à écouter ces autochtones au chapeau de cow-boy, bottes en cuir et gilets à franges, avec guitare à la main. Certains membres de l’assemblée esquissent même quelques pas de danse. La dame de l’accueil est ravie de voir deux touristes égarés là, et s’essaye même à quelques mots de français. Super moment, avec un retour sous un magnifique ciel étoilé jusqu’au camping !


L’aube du deuxième jour se lève sur une longue journée de route. Le paysage devient encore plus aride, on sent que la sécheresse sévit.
Nous croisons régulièrement des « road trains », camions de plus de cinquante mètres de long tirant trois (voire quatre !) remorques derrière eux. Mon cher et tendre, au volant, ne fait pas le malin quand il s’agit de les dépasser. C’est qu’ils sont gros, ces monstres de métal ! Et la dernière remorque a une fâcheuse tendance à se balader un peu sur la route à cause du vent… Gloups !

Un road train
 
Pause déjeuner à Cloncurry, sur une aire ombragée près de l’office de tourisme. En allant acheter une ou deux cartes postales, nous sommes interpellés par une photographie d’un lac aux eaux turquoises. Intriguant au vu de l’aridité des alentours… Nous demandons plus de renseignements à l’hôtesse, là encore ravie de voir deux étrangers s’intéresser aux curiosités locales. Et voici qu’elle nous explique l’histoire de Mary Kathleen, ancienne ville près de la mine d’uranium voisine, et qui a été complètement démontée à la fermeture de la mine il y a plus de vingt ans. Le lac recouvre la mine depuis.
Un habitant se mêle à la conversation, jauge notre camping-car du regard, puis nous explique qu’on peut essayer de visiter les lieux, mais qu’on n’arrivera pas jusqu’à la mine… Bon, je vous passe le reste de la conversation (surtout qu’on n’a pas pu y aller, route en trop mauvais état) mais cet épisode nous a montré à quel point ces gens sont ouverts et chaleureux…

Pour notre deuxième nuit dans l’arrière-pays, nous nous arrêtons sur une aire gratuite le long de la route, près d’Avon Downs (petit hameau sans rien de remarquable). L’endroit est agréable et ombragé (impressionnant d’ailleurs vu le peu d’arbres de la région) et nos voisins charmants. L’aire est en effet pleine de retraités qui profitent de leurs vieux jours sur la route, visitant tranquillement leur pays avec leur caravane. Ils se promènent d’aire en aire et font seulement une centaine de kilomètres par jour. À ce rythme, certains sont partis depuis plus d’un an (voire deux ou trois)… Le rêve !
De ce que nous avons pu voir, certains  sont des gens adorables, contents de voir des Parisiens (c’est fou de voir le nombre d’Australiens retraités ayant visité Paris !). À peine installés pour la nuit, il se trouve toujours un ou deux retraités pour venir papoter et nous donner plein d’infos et de bons plans sur la route à venir. Super sympa, et beaucoup plus convivial que les campings où chacun reste dans son coin.
Ces soirées en plein milieu de nulle part à discuter avec des Australiens sous un magnifique ciel étoilé resteront un très bon souvenir de ce voyage.

Notre "petit" camion, caché dans les arbres de l'aire d'Avon Downs

Le dernier jour de traversée est une journée à rallonge. Nous voulions dormir une fois de plus sur une aire gratuite, mais l’application smartphone qui nous guide sur ce point cafouille un peu. Bilan : deux fausses pistes d’aire gratuite (qui n’existaient pas vraiment) et donc 150 km de plus au compteur que prévu. Dur dur… Surtout que nous ne nous sommes posés qu’après la tombée de la nuit et que conduire au crépuscule est là-bas une très mauvaise idée. C’est l’heure de pointe chez les kangourous, qui ont la fâcheuse tendance de traverser la route n’importe quand (y compris devant les voitures).
Pas de kangourous écrasés pour nous ce soir-là, ouf, mais on est quand même heureux quand vient le moment de couper le contact. 880 km franchis en 10h, notre record ! Et surtout une journée de voyage gagnée puisque nous ne sommes plus qu’à une quarantaine de kilomètres de Mataranka et donc moins de cent kilomètres des parcs de la pointe nord… Chouette !!

L’outback : plantons le décor (26 au 29 juillet 2014)


Que très peu de photos, hélas, pour illustrer un des plus longs trajets de notre voyage. Je vais tenter de vous faire partager avec mes pauvres mots ce que nous avons ressenti durant ces quelques jours à traverser l’arrière-pays australien...
Pour vous resituer le contexte, commencez par imaginer l’Australie, immense pays d’environ deux fois la taille de l’Europe. Maintenant, peuplez-le de 23 millions d’habitants, qui vivent très majoritairement sur les côtes. Résultat, vous obtenez des millions de kilomètres carrés au centre, quasiment vides.


C’est à travers cette nature encore sauvage, loin de la civilisation, que s’enfonce la route qui part de Townsville à Darwin. 2500 kilomètres au milieu de rien. Les points sur la carte ne sont que de petits villages de moins de cent habitants dans le meilleur des cas. Parfois, ce n’est qu’un ensemble superette/station de service/motel/camping, halte bienvenue pour les voyageurs (mais pas pour leur portefeuille, l’essence y est bien évidemment hors de prix !).
Ici, pas de grande double-voie. La Flinders Highway, seule route traversante au nord, n’est qu’un mince filet de bitume : une voie de chaque côté, des bas-côtés inexistants ou en mauvais état, le tout limité à 100 voire 110… et qui se déroule, toute droite, jusqu’à l’horizon. On peut faire des kilomètres sans croiser personne…
De temps en temps, des panneaux à l’entrée d’une piste de terre desservent des hameaux situés à 200, 400 voire 600 km de là ! Cela nous semble surréaliste, mais rien d’infaisable aux Australiens, tous munis d’un 4x4 (beaucoup plus logique ici que dans les artères de Paris !).

On se sent tout petits face à cette immensité. À à peine cent kilomètres de la côte, le dépaysement est total. Plus de champs de canne à sucre ni de plages ici. Que des herbes jaunies par le soleil et quelques arbres rabougris…
Sur des kilomètres, pas de trace de l’homme, hormis la route et des poteaux électriques. C’est vide, sauvage, et surtout magnifique !
Dans les prairies, à perte de vue, se dressent des milliers de buttes de terre rouge : ce sont des termitières ! Elles nous accompagneront tout au long de notre traversée, devenant de plus en plus imposantes à mesure que nous approchons de la région de Darwin. C’est sûr, le jour où on trouve un débouché commercial aux termites, l’Australie devient le pays le plus riche du monde !

Nos premières termitières, à peine 50 cm de haut



On arrive au mètre de hauteur...


Sur un catamaran dans les Whitsundays Islands (25 juillet 2014)


C’est hélas sous un ciel gris voire pluvieux que nous embarquons sur le Camira le lendemain matin, pour passer une journée sur ce grand catamaran. La croisière prévoit un circuit le long de quelques îles de l’archipel, avec une halte sur l’une d’elles et une plongée palme/masque/tuba dans un récif.
La partie croisière est très agréable. Les îles boisées et sauvages sont magnifiques, même si le côté île paradisiaque sur fond d’eau turquoise disparaît rapidement à mesure que le ciel s’obscurcit. On se retrouve plutôt dans une ambiance île mystérieuse à la Lost…
Nous traversons une sorte de baie où s’ébattent régulièrement des baleines lors de leur période de migration. Nous avons beau guetter désespérément, aucun signe de ces géants… À la place, des vagues et des embruns en quantité ! Assis à l’avant du catamaran, nous sommes bientôt trempés ! Ceci dit, c’est un vrai régal que ce voyage en pleine mer… Avec un tel sentiment de liberté, on se verrait même à imiter Di Caprio dans Titanic !

Les Whitsundays le matin, version île paradisiaque

Les Whitsundays un peu plus tard, version île mystérieuse
Après trois heures de navigation, l’équipage nous dépose sur Whitehaven Beach, LA plage de sable blanc par excellence. Plus de six kilomètres de long, un sable fait de silicium quasiment pur qui crisse sous nos pieds. Pause détente loin de l’amas de touristes échappés du catamaran. Brin de soleil, trempette dans l’eau turquoise transparente avec une ligne de palmiers au loin… Un paradis ! Au moins jusqu'à ce que les nuages refassent leur apparition (dammed).
 


Retour à bord vers midi trente pour le déjeuner. Un assortiment de salades et un barbecue nous attendent. Mais la pause doit être raccourcie car le ciel se couvre : la pluie nous menace, il faut fuir.
La seconde halte de la journée ne se fait donc pas dans les meilleures conditions. Nous nous glissons dans une eau très fraiche, troublée par la pluie, pour une heure de snorkeling… Et c’est la déception !
Nous avions encore en tête les récifs de la Martinique, où nous avons plongé il y a quelques années. Là-bas, nous avions l’impression de nager dans un aquarium tropical plein de magnifiques poissons multicolores. Ici, dans notre bout de récif battu par les palmes d’une quarantaine de nageurs, nous croisons bien quelques poissons et de jolis coraux qui affleurent la surface. Mais rien de comparable. Pas d’éblouissement, pas de sensation d’émerveillement… Juste un sentiment de dépit.
D’autant que contrairement à ce que nous espérions, nous n’avons pas plongé dans la grande barrière elle-même, mais dans un récif isolé. Erreur fatale de débutants, nous n’étions pas assez préparés et nous nous sommes laissés tentés par la première offre venue. Nous aurions du nous renseigner un peu plus pour trouver une excursion plus adaptée à nos envies… Voire monter directement à Carins, au plus près de la grande barrière. Tant pis, ce sera pour une autre fois, nous avons tout de même passé une journée agréable en mer…

dimanche 12 octobre 2014

Airlie Beach et Shute Harbour (24 juillet 2014)


En quittant le camping de Nimbin, cap plein nord vers les îles Whitsundays à plus de mille kilomètres de nous. Il nous faudra trois jours de route… Ah, qu’elles sont loin nos grandes autoroutes françaises limitées à 130 km/h !
La terre promise arrive enfin. Nous nous posons dans le luxueux camping « Big4 » local : nous sommes clairement dans une station balnéaire, les prix sont montés en gamme… Ne faisons pas la fine bouche, ici, ils avaient encore une place pour nous (beaucoup de camps sont pleins… il a fallut appeler pour réserver en chemin !).
Nous goûtons avec joie à la chaleur des tropiques. Quel bonheur de pouvoir prendre sa douche dans le camp sans claquer des dents ! Nous dinons à la lueur des étoiles et profitons enfin de ce barbecue extérieur qui faisait tant rêver mon homme…

Le lendemain matin, nous allons nous promener dans Airlie Beach, plutôt coquette par rapport à certains complexes touristiques de notre Méditerranée. La ville semble endormie après une soirée agitée, seuls quelques promeneurs matinaux flânent comme nous dans les rues bordées de commerces.
Nous découvrons enfin la mer, bleue comme sur les cartes postales… mais un peu fraîche hélas, nous sommes bien en hiver ! 

La plage de sable fin est bordée de palmiers et d’arbres centenaires grouillants de cockatoos et de perroquets piaillants. Ambiance sonore assurée !


Nous partons ensuite vers le village voisin de Shute Harbour pour la « Coral Beachwalk », balade en forêt d’environ quatre kilomètres. Les arbres sont moins impressionnants qu’à Dorrigo, mais le sentier longe la côte et nous offre de jolies vues sur les îles toutes proches. 



Il nous emmène agréablement jusqu’à la fameuse plage à qui il doit son nom : Coral Beach… Et celle-ci vaut le détour !
Grande plage déserte au milieu de nulle part, vue magnifique sur les îles des Whitsundays. Pas de sable fin, mais un mélange de galets… et de coraux desséchés ! Un ouragan a autrefois transporté un banc de corail sur la plage. Au milieu des galets, de nombreux fossiles côtoient des éponges durcies et des morceaux de corail. Fascinant !


Nous nous installons pour pique-niquer le long de la forêt, contemplant de loin une eau turquoise. Oui, parce qu’il y a un léger bémol à cet endroit paradisiaque : un panneau nous indique que des crocodiles ont été aperçus le long de la côte. Impossible de mettre un pied dans l’eau… Damned ! Nous passerons toute notre pause déjeuner à guetter avec inquiétude des affleurements suspects à fleur d’eau : rocher ou croco ? (Pas de crocodile ce jour-là, fausse alerte).
Coral Beach


Vue sur les Whitsundays

Nimbin : capitale de la contre-culture australienne ou piège à touristes ? (20 juillet 2014)


Dans les guides, on nous présente Nimbin comme un repaire de hippies de tous horizons, une ville à contre-courant des idées puritaines de certains coins de l’Australie… Nous étions curieux d’aller voir cela de plus près.
Grande déception en y arrivant. La ville joue beaucoup de sa réputation pour attirer les touristes et leur refiler un tas de babioles aux couleurs de l’arc-en-ciel. Des boutiques bio/alternatives/anti-mondialisation pullulent le long de l’avenue principale, dans des maisons colorées qui empestent l’encens à des kilomètres. À l’intérieur, les gadgets sont pour la plupart hors de prix…
Pas d’hippies en vue (ils se seraient réfugiés dans des communautés plus fermées à quelques kilomètres de la ville). Par contre, bon nombre d’épaves (qui carburent à autre chose que le cannabis) et de dealers qui font leurs affaires dans les ruelles adjacentes.
Les rues sont donc remplies de touristes pensant s’encanailler et de Sydneyites venus s’approvisionner… Pas franchement sympa comme ambiance !

Dans la forêt de Dorrigo, toujours sur la Waterfall Highway (19 juillet 2014)


Au matin, arrêt à Dangar Falls, petite chute d’eau juste à côté de Dorrigo. Un sentier permet d’aller jusqu’à son pied. On doit pouvoir s’y baigner en été, mais là, les quelques degrés ambiants ne donnent vraiment pas envie de tremper ne serait-ce qu’un doigt de pied !


Retour ensuite sur la Waterfall Highway direction le « Dorrigo National Park » à quelques kilomètres de là.  Au programme, une longue balade de six kilomètres dans la « rainforest » pour admirer deux chutes d’eau : Tristania Falls et Crystal Shower.
La forêt est vieille et majestueuse. Des arbres immenses, âgés pour certains d’une centaine d’années, s’élancent tout droits vers le ciel. Des lianes s’entortillent le long des troncs ou forment des labyrinthes dans les airs. Au sol, des fougères entre lesquels on peut apercevoir des dindes (ou un oiseau lyre si on est chanceux)… L’endroit incite au recueillement, par sa grandeur et par le silence qui y règne. Pas de cacophonie des oiseaux ici, on se croirait dans une cathédrale naturelle baignée d’une lumière tamisée.




Les chutes d’eau n’ont rien d’exceptionnel, si ce n’est ce cadre magnifique. Une passerelle surplombe la Crystal Shower, offrant un joli point de vue sur la chute, avant que le sentier ne bifurque et ne nous permette de passer derrière la chute.

Crystal Shower

Délicieuse pause déjeuner au soleil hivernal au « Canopy Café » à l’entrée du parc. De petits oiseaux colorés (et des dindes) nous y tiennent compagnie… D’ailleurs, nous aurons vu plus d’oiseaux pendant le repas que pendant les trois heures de balade !

samedi 11 octobre 2014

The Waterfall Highway : au pays des chutes d’eau (17 au 19 juillet 2014)

                      


L’un comme l’autre, nous rêvions depuis des années de voir une de ces grandes chutes d’eau qui s’élancent au dessus du vide et retombent majestueusement quelques centaines de mètres en contrebas…  Imaginez notre joie en apprenant l’existence de nombreuses chutes en Australie !

Une fois quittée la Hunter Valley, nous avons donc mis le cap au nord, vers la ville d’Armidale et la Waterfall Highway, à 300 km de là. Suite à une légère erreur d’orientation (et à un croisement indiqué sur la carte mais jamais aperçu en vrai…) nous voilà sur la petite route touristique qui part de Singleton pour monter en serpentant sur le plateau d’Armidale. Ca tourne encore et encore, on roule à 30 ou 40 km/h sur des routes étroites, souvent mal entretenues. De gros camions chargés de troncs nous doublent dans les virages, voire sur le « premier pont en bois goudronné d’Australie »…  Mon homme au volant peste tant et mieux. En tant que passagère, je me régale : ranchs isolés au milieu de vastes prairies, vieilles forêts d’arbres blancs… (Mais pas un seul kangourou, damned).
Nous finissons tant bien que mal par arriver au sommet de cette montée en zig-zags. De là-haut, nous contemplons un magnifique paysage : des collines boisées à perte de vue, pas une seule trace d’habitation humaine… Un régal pour les yeux !


 Il nous aura fallut cinq heures de route pour venir à bout des 300 km de la journée. C’est bien fatigués que nous nous arrêtons le soir au camping de Walcha, à quelques kilomètres de la première cascade. Petit moment de ballade dans la ville, le long de la rivière bordée de drôles de sculptures contemporaines.
                                                     

Le lendemain matin, réveil mis de très bonne heure : il nous tarde de voir enfin les chutes d’eau ! Une drôle de surprise nous attend quand nous ouvrons les rideaux du camping-car : il neige !!!
Des flocons volent en bourrasques autour de nous. Pas une tempête, mais déjà trop pour nous : nous n’avons ni gants, ni écharpes, ni gros manteaux… Erreur ! Du haut de nos mille mètre d’altitude, nous affrontons un hiver rigoureux. Nous claquons des dents dans notre camion mal isolé, où la température n’est pas très élevée malgré le chauffage mis au maximum. Blottis sous la couette (seul endroit vivable) nous finissons par somnoler. À notre réveil, quelques heures plus tard, la neige s’est arrêtée. Victoire ! Ni une, ni deux, nous sommes vite prêts à partir…

Premier arrêt à une vingtaine de kilomètres de là, à l’est de Walcha, pour voir « Apsley Falls ». Nous pensions grimper à l’assaut d’une montagne. Que nenni : à quelques centaines de mètres de la route, nous tombons nez-à-nez avec une immense faille dans le plateau.
Nous longeons ces immenses gorges rocheuses, pour finalement arriver à la chute d’eau. Moment magique face à la majesté de la nature…

Découverte de la gorge
Apsley Falls
























À peine remis de nos émotions, nous repartons vers la seconde chute d’eau. Nous empruntons un étroit sentier de terre (mal indiqué, d’ailleurs, on a l’impression d’entrer dans un de ces ranchs qui pullulent sur le plateau) pour arriver près d’immenses gorges. 
« Wollomombi Falls » est moins impressionnante car on ne la voit que de loin…. Elle fait pourtant plus de 200 mètres de haut ! Mais la balade dans la gorge faut le détour. Les plus courageux peuvent même descendre, à condition de repérer le chemin mal balisé.


Dernière étape de la journée aux « Ebor Falls ». Deux chutes au même endroit ! La première, assez basse et plutôt large, descend en cascadant sur les rochers étagés. Plus loin, la rivière tombe directement dans le vide. Magnifique spectacle, avec une superbe vue sur la vallée en contrebas.

Upper Ebor Falls
Lower Ebor Falls
Deuxième nuit glaciale au camping de Dorrigo… Vivement qu’on atteigne le climat tropical du nord !




La Hunter Valley (16 jullet 2014)


Les choses sérieuses commencent. Nous quittons le camping, direction le nord. Première étape pas trop longue, il faut prendre le camping-car en main : environ 200 km (principalement de grosse double voie) pour rejoindre la Hunter Valley et ses cépages.

Bilan assez mitigé sur une vallée au final pas très dépaysante : on déguste du vin et des fromages… Était-ce vraiment nécessaire de traverser la planète pour cela ? Une halte en Bourgogne ou près de Bordeaux aurait suffit…  Bon, un point pour eux, nous n’avons pas de « Hunter gold washed rind » en France (fromage au drôle de goût, à la fois fromage à raclette et munster… pas mal).
Le paysage doit être plus joli au printemps ou en été local, mais là, c’est l’hiver, les vignes n’ont plus de feuilles et il fait tout gris… Jolie surprise tout de même : nos premiers kangourous ! Un troupeau complet, tranquillement posé dans une aire militaire interdite d’accès en contrebas de la route. Arrêt du camping-car, on les prend en photo tout contents (si, si, les points noirs en arrière-plan, regardez mieux). 


Nous n’osons pas tenter de nous rapprocher, nous disant qu’on en verra d’autres plus tard dans de meilleures conditions… Et nous n’en reverrons plus pendant plusieurs semaines, damned !

Arrêt pour la nuit sur une grande aire gratuite à la sortie de Broke, petit village à l’extrémité de la Hunter Valley. Très sympa.

Premières impressions sur la faune locale (15 juillet 2014)


Deuxième jour sur place, encore trop fatigués pour prendre la route. Le lit spacieux du camping-car est un délice, après les deux nuits inconfortables passées dans l’avion, mais nous n’avons pas encore récupéré complètement. Surtout que nous avons été réveillés en sursaut en pleine nuit par des rires de singes… Je vous entends d’ici. Des singes ? En Australie ?! Eh bien, vous avez raison de vous étonner. Ce sont en fait les hurlements des kookaburras, oiseaux aux plumes ébouriffées ressemblant à des grosses peluches ! Assez surprenant…

Le kookaburra

Mission de la matinée : récupérer une clé pour pouvoir nous connecter à Internet tout au long de notre voyage. Après un passage chez Telsra (le France télécom local), c’est chose faite.


 
Nous pouvons donc aller crapahuter un peu l’après-midi. Le camping donne sur un petit parc avec une rivière en contrebas, bordée par une forêt. Tout semble différent ici. Le plus étrange ? Les bruits de la forêt. 
Pas de chants mélodieux d’oiseaux, mais des cris métalliques et perçants (qui me font étrangement penser aux cris des ptérodactyles dans Jurassik Park). Les fautifs ? Les Sulphur crested cockatoo, un cacaotès très répandu en Australie. Ils s’interpellent d’une rive à l’autre et font un boucan d’enfer !
De petits oiseaux noirs n’ont rien à leur envier : eux imitent les alarmes des voitures ! Pas très apaisant tout ça…

Un cockatoo

L'arrivée à Sydney (14 juillet 2014)


Partis de Roissy le samedi soir à 23h30, nous posons le pied sur le sol australien… le lundi matin à 9h heure locale ! Dur, dur ! Plus de vingt-quatre heures de vol, c’est long, très long !

Pour nous souhaiter la bienvenue, comptez sur les douaniers. On n’a pas encore vu l’Australie que le porte-monnaie a déjà souffert… Eh oui, ce n’était peut-être pas une si bonne idée que d’acheter trois cartouches de cigarettes en duty-free : seules 50 cigarettes sont permises. Au choix donc : payer de fortes taxes ou jeter les paquets déjà payés en France (maudite soit l’addiction à la nicotine de mon cher mari !!).

Bagages récupérés, nous tenons à peu près debout même si le décalage horaire se fait sentir. Direction l’agence de location pour prendre possession de notre camping-car.
Une fois les clés en main, ça se complique. C’est qu’il est gros, ce machin, très gros : trois mètres de haut, deux mètres quarante de large et plus de sept mètres de long… Fichtre ! 


La bête

Pour rajouter au challenge, je rappelle que les Australiens conduisent à gauche. Je résume donc : un gros véhicule, huit heures de décalage horaire, des rues pleines de voitures et de piétons, une conduite à gauche, pas de carte et une vague direction pour le camping le plus proche… C’est parti !
Une intersection prise dans le mauvais sens, plusieurs automobilistes énervés, et quelques frayeurs plus tard, nous voici enfin au camping ! À peine vingt kilomètres de trajet, mais nos nerfs ont été mis à rude épreuve. Mon homme est un conducteur bien fatigué quand nous posons nos bagages au « Lane Cone river park », recommandé par l’agence de location.

Pas l’envie de se pauser, on risque de s’effondrer. Nous filons en train vers le centre commercial le plus proche : il faut remplir le frigo et les placards ! Le mall est gigantesque, il y a même une patinoire à l’intérieur !

Notre périple


Pour notre voyage de noce, nous rêvions d’un grand road-trip à travers l’Australie. Impossible de prendre trois mois de congés (et pourtant, cela semble le minimum pour faire le tour de cet immense pays et en profiter), il nous a donc fallut rentabiliser au mieux les six semaines de voyage dont nous disposions…
Nous avons atterri à Sydney, et sommes remontés le long de la côte est, avant de nous enfoncer vers l’intérieur des terres pour rejoindre Northern Territory. De là, nous sommes redescendus vers Adélaïde, avant de retourner vers Sydney en longeant la côte sud.


Avec du recul, la côte est n’était pas faite pour nous, amoureux de la nature qui cherchions des randonnées au milieu de nulle part. Nous nous sommes sentis beaucoup à l’aise dans le Northern Territory que dans ces villes touristiques pleines de bars à l’ambiance branchée ou de plages de surfeurs.
Nous n’avons pas eu le temps de nous aventurer dans l’ouest de l’Australie, et nous le regrettons un peu… Tant pis, il nous fallait faire des choix ! Nous avons tout de même fait presque 13 000km, visité des endroits merveilleux, c’est déjà pas mal ! Pour le reste, il faudra revenir (lors de nos 10 ans de mariage, peut-être ?)